L'amour en plus d’Élisabeth Badinter
Sur ce blog, je vous parle beaucoup de féminisme, d'auteurs, de livres et de romans : par exemple ici ou ici ou là. Je ne vous avez pas encore parler des livres d’Élisabeth Badinter, femme de lettre, philosophe, féministe. Je l'ai découverte avec un livre sur la masculinité trouvé dans un easy cash : XY de l'identité masculine, elle a également sortie récemment un ouvrage sur Marie-Thérèse la mère de Marie-Antoinette intitulé Le Pouvoir au féminin, Marie-Thérèse d'Autriche . Aujourd'hui je vais vous parler de son premier livre : L'amour en plus publié en 1980.
Élisabeth Badinter y aborde le sujet de l’allaitement et par ce biais, elle en vient à parler de la place de la femme et de l'enfant dans la société depuis le moyen âge. On découvre contrairement à ce que l'on pourrait croire que l'allaitement n'était déjà pas une pratique automatique. On sait que les aristocrates avaient recours à des nourrices, des femmes qui allaitaient à leur place. Ce n'était pas les seules. De plus en plus de femmes suivirent cet exemple : les bourgeoises, les femmes d'artisans, celles qui avaient besoin de travailler. Ayant beaucoup moins d'argent, elles envoyaient leurs enfants à la campagnes au près de femmes de paysans. Cette pratique n'était pas sans conséquences et beaucoup d'enfants moururent soit pendant le trajet, soit durant la première année, faute de nourriture suffisantes, ou de soins. La mortalité infantile était très importante, des études ont eu lieu à l'époque sur ce phénomène qui inquiétait. On voyait déjà à l'époque que la conciliation entre la vie professionnelle ou intellectuelle et la vie familiale n'était pas facile. Des femmes préféraient alors leurs vies sociales, professionnelles au quotidien de mère. Le rejet de la vie familiale constituait déjà une certaine émancipation qui fut vite réprimée.
Des intellectuels se sont insurgés contre ce phénomène et ont écrit des ouvrages à destinations des mères. L'allaitement est bien évidement la première prescription faites aux femmes. On y vente tout les bienfaits pour les enfants mais aussi pour les mères. En effet, selon eux cela procure du plaisir. Le plus célèbre de ces ouvrages est L'Emile ou de l'éducation de Rousseau.
La publication de ces nombreux ouvrages a modifié les comportements chez les femmes à tel point qu'elles règneront dans leurs foyers, sur la vie de leurs enfants et ne laisseront plus aucune place au père. L'apogée de cet état de fait arrive avec les théories psychanalytiques de Freud. Avec la psychanalyse, nous sommes plus dans l'injonction d'élever et d'allaiter les enfants, mais dans la culpabilisation des mères. Elles ne font pas assez bien. Toutes les déviances, les psychoses sont de la fautes bien souvent de la mère.
Après la lecture de cette historique, le dernier chapitre nous fait le plus grand bien. L'auteure remercie toutes les féministes qui ont réussi à changer cet état de fait par leurs actions et ont pu démontrer que les théories psychanalytiques étaient obsolètes. Freud pensait décrire des faits biologiques, ce n'était que des faits produits par la société. Elles montrent les évolutions du aux mouvements féministes. Elle est positive sur l'avenir, et évoque même un rebond des pratiques d'allaitement fin des années 70. 38 ans après, nous pouvons dire qu'elle avait raison, ces évolutions continuent même s'il y a encore du travail en terme d'égalité homme-femme, et sur la vision de l'allaitement.
Je me suis un peu intéressée à l'allaitement de nos jours. Dans ma famille, ce n'est pas une pratique courante, je n'ai pas été allaité. Sur huit bébés nés du côté de ma famille maternelle, seul un a été allaité. Je suis allée consulter les statistiques. Il apparait que la France fait partie des pays qui allaite le moins. En 2013, 66% des bébés étaient allaités à leurs naissances. A 11 semaines, ils n'étaient plus que 40%. En Suède, en Norvège, 99% des bébés sont allaités à la naissance. Autant dire que nous sommes à la traine comme toujours. Et pourtant, cela doit rester un choix, tout comme d'avoir des enfants. La société est forte pour nous foutre la pression sur nos utérus et ensuite nous faire culpabiliser de ne pas être une bonne mère : ne pas allaiter, s'amuser, re travailler rapidement. Rappelez vous des réactions quand Rachida Dati reprenait son travail de ministre après son accouchement. Est ce que le fait d'être mère, doit nous obliger à être seulement mère ? L'allaitement n'est pas toujours quelque chose de simple et naturel, d'ailleurs notez le nombre d'articles de ce dossier qui traite des difficultés rencontrées.
J'ai beaucoup appris de ce livre, et j'ai remarqué que souvent ceux qui jugent les femmes d'être de mauvaises mères sont bien souvent des hommes. Et cela remonte loin dans notre Histoire: du début de la culture judéo-chrétienne à la psychanalyse, cela fait des siècles de jugement, de pression. Je trouve surtout cela culotté au vu de leur implication dans l'éducation des enfants. Ce que je retiens donc de ce livre c'est : vive les féministes, continuons notre combat, impliquons les hommes dans leur paternité, assumons nos choix, et fuck à ceux qui essaient de nous culpabiliser.
Du lait maternel au lait végétal, il n'y a qu'un pas ou peut être plus... J'ai décidé récemment d'arrêter de consommer du lait de vache. Je ne le digère plus. Voici donc la recette d'un clafoutis aux fraises avec du lait d'amande.
Clafoutis aux fraises au lait d'amande
Ingrédients :
- une quinzaine de fraises
- 40 g de sucre
- 40 g de maïzena
- 2 œufs
- 20 cL de lait d'amande
Préchauffez le four à 180°C. Lavez et équeutez les fraises. Dans un saladier, mélangez le sucre aux œufs. Ajoutez la maïzena et le lait d'amande. Mélangez.
Dans 4 mini cocottes, ou ramequins, répartissez les fraises, puis le mélange.
Enfournez et laisser cuire pendant 25 à 30 min selon la puissance de votre four.
Laissez refroidir et dégustez.
Le parallèle entre le lait maternel et le lait d'amande m'a fait bien rire! L'allaitement est un sujet très délicat. En Suisse,il me semble que la majorité des femmes allaitent et que ce n'est pas très bien vu de choisir de ne pas allaiter au moins pendant les 14 semaines de congé maternité. C'est stérile comme dispute, car le mieux serait simplement de faciliter la vie des femmes qui veulent allaiter et de ficher la paix à celle qui ne veulent pas...
RépondreSupprimerC'est un sujet délicat parce que la place de l'enfant est centrale dans nos sociétés. On veut le meilleur pour nos enfants. Or la place de la femme change également depuis des décennies et le travail ou seulement le bien être n'est pas toujours compatible avec l'allaitement.
SupprimerOui c'est vrai que c'est un sujet intéressant... mais délicat.
RépondreSupprimerJe trouve dommage qu'à notre époque il y ait toujours autant de pression sur les femmes et leurs choix.
Comme pour beaucoup de sujets intéressants ... mais délicats (les violences faites aux femmes par exemple...), il faut en parler, se mettre à la place des femmes qui allaitent, et de celles qui n'allaitent pas pour comprendre tout les enjeux.
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